Les mécanismes biologiques de l’épilepsie
Une crise d’épilepsie correspond à une activité électrique anormalement haute d’un ensemble de neurones du cortex cérébral. Le potentiel d’action ou influx nerveux est un message électrique créé par une inversion des charges positives et négatives de part et d’autre de la membrane du neurone, inversion résultant d’un échange d’ions entre la cellule et son environnement (Fig B). Au repos, les charges positives se situent à l’extérieur du neurone (Fig A)
Dans des conditions normales, chaque neurone a pour rôle de recevoir, de traiter et de transmettre le message électrique aux autres neurones via la synapse grâce aux neurotransmetteurs (sphères vertes sur le schéma).
Le neurone ayant transmis le signal électrique entre alors dans une phase de repolarisation c’est-à-dire une ré inversion des charges entre l’extérieur et l’intérieur du neurone, pendant laquelle il est inactivable (FigC).
Dans le cas d’une crise d’épilepsie ; les neurones deviennent hyperexcitables , c’est-à-dire qu’une seule stimulation entraine non pas un potentiel d’action mais une succession, un train de potentiels d’action répétitifs sans période de repos (FigD).
Cette hyperexcitabilité neuronale s’explique dans les épilepsies idiopathiques par des mutations dans les canaux ioniques, pores situés sur la membrane du neurone qui permettent les échanges d’ions et donc la dépolarisation et la repolarisation. En générale, la membrane devient trop perméable empêchant le retour à un potentiel de repos.
Les neurones hyperexcitables forment le foyer épileptique. On distingue les crises d’épilepsie partielles ou focales qui ont pour origine une région cérébrale très délimitée, des crises généralisées conséquences de train de potentiels d’action étendus à l’ensemble du cerveau.
L’hyperexcitabilité et très souvent accompagnée pendant les crises d’une hypersynchronie, plusieurs groupes de neurones générant en même temps et au même rythme des trains de potentiels d’action amplifiant l’intensité des symptômes.
A L’Institut du Cerveau – ICM
L’équipe « Excitabilité cellulaire et dynamiques des réseaux neuronaux » co-dirigée par Stéphane CHARPIER, Vincent NAVARRO & Mario CHAVEZ cherche à comprendre comment le cerveau devient épileptique (épileptogenèse), comment il produit des crises et à identifier les relations entre l’activité électrique anormale d’un seul neurone et les signes cliniques observés chez les patients.
https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/tribune-plein-feux-epilepsies-vincent-navarro/
Le cerveau consomme une grande partie de notre apport énergétique quotidien. Les synapses en particulier, qui relient des neurones les uns aux autres, consomment beaucoup d’énergie. Chaque fois que les neurones communiquent entre eux, beaucoup d’énergie est consommée. Sans surprise, ne pas avoir assez d’énergie pour maintenir la communication neuronale entraîne des effets délétères.
L’objectif de l’équipe de Jaime de Juan-Sanz est de comprendre et d’identifier les mécanismes moléculaires essentiels impliqués dans le maintien de la bioénergétique des synapses en conditions normales et de montrer une relation entre un dysfonctionnement énergétique et la crise d’épilepsie.
