La prise en charge thérapeutique de l’épilepsie dépend de sa nature, partielle, généralisée, idiopathique ou symptomatique.
Les traitements de l’épilepsie ont plusieurs objectifs, faire diminuer voire disparaitre les crises, supprimer ou corriger si possible leurs causes mais également identifier et traiter les conséquences de la maladie sur la vie du patient comme par exemple les troubles d’apprentissage ou la dépression.
Les thérapies anti-épileptiques
Les antiépileptiques ont deux effets majeurs, ils empêchent l’apparition des crises et atténuent les signes cliniques si crise il y a. D’un point de vue physiologique les antiépileptiques agissent en stabilisant la membrane des neurones en régulant l’ouverture et la fermeture des canaux ionique empêchant ainsi les décharges anormales.
Ces traitements sont choisis par le neurologue selon leur mode d’action, certains sont à « large spectre » et agissent sur tous les types de crise, d’autre sont plus spécifiques d’un type de syndrome épileptique.
Chez 30% des patients, les thérapies antiépileptiques sont inefficaces.
Pour ces épilepsies dites « pharmaco-résistante » une ablation de la zone du cerveau à l’origine des crises est nécessaire.
Afin de cibler la zone cérébrale responsable des crises, le foyer épileptogène, les cliniciens et chercheurs de l’institut du cerveau font appel à différentes technologies :
- L’électroencéphalographie (EEG), c’est-à-dire l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau grâce à des électrodes externes (128) posé sur le crâne. Un EEG peut être réalisé pendant plusieurs jours 24h/24h et ainsi préciser la région cérébrale en cause.
- Imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf)
- La tomographie par émission de position (TEP) qui permet d’identifier des zones cérébrales qui ne captent pas bien le glucose ou d’identifier une zone cérébrale grâce à un traceur qui reste active entre les crises.
- L’implantation de microélectrodes dans le cerveau qui permettent d’enregistrer l’activité électrique à l’échelle de quelques neurones. Les serveurs de la plateforme CENIR-STIM de l’Institut du Cerveau – ICM sont directement reliés à l’Unité d’épilepsie de l’hôpital. Un travail de coordination des enregistrements, des acquisitions des données et leur structuration, et les transmissions entre l’hôpital et l’Institut du Cerveau – ICM est indispensable. Grâce à cet écosystème, nous sommes le seul institut en France capable d’acquérir en continu toutes les données issues de microélectrodes intracérébrales d’un patient 24h sur 24, 7 jours sur 7.
Lorsque la région cérébrale à l’origine de l’épilepsie est très finement déterminée, une neurochirurgie permet de l’extraire avec le moins possible d’effets secondaires. Chez 50 à 80% des patients la chirurgie entraine une disparition complète des crises.
De nouvelles techniques comme la stimulation du nerf vague ou le traitement au laser de la région épileptogène sont en cours d’étude.