Les 13 Infrastructures de recherche clinique (iCRIN) de l’Institut du Cerveau

L’objectif des iCRIN est de développer des interactions et des partages d’expertise entre les acteurs du département médico-universitaire (DMU) de Neurosciences de l’hôpital Pitié- Salpêtrière et les équipes de recherche de l’Institut du Cerveau. Les projets ont été évalués par le Scientific Advisory Board de l’Institut du Cerveau sur l’expertise, la performance, la qualité, la visibilité de la structure. 13 projets ont été sélectionnés et ont officiellement démarré en 2019, adossés au Centre d’Investigation Clinique de l’Institut du Cerveau.  
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En plaçant le patient au cœur de ses préoccupations, l’Institut du Cerveau poursuit un objectif : mettre au point des solutions thérapeutiques innovantes qui révolutionnent le traitement des maladies neurologiques et psychiatriques.

Rapprocher la recherche fondamentale et la recherche clinique pour maximiser les chances qu’une découverte se concrétise en traitement, est donc primordiale et fait partie intégrante du modèle de l’Institut. C’est dans cette perspective claire que le modèle singulier des iCRIN a été créé. L’objectif de ces structures est de développer des partages d’expertise entre les soignants de l’hôpital Pitié-Salpêtrière et les équipes de recherche de l’Institut du Cerveau.

AVC, maladies d’Alzheimer et de Parkinson, neurogénétique, neuro-oncologie… Organisées autour de 13 thématiques-clés explorant tous les champs du combat contre les maladies du cerveau, les iCRIN constituent un accélérateur de succès pour les nombreux projets de recherche clinique des services de soins de l’écosystème de l’Institut du Cerveau.

MALADIE D’ALZHEIMER

En collaboration avec l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer (IM2A), ce projet vise à : identifier de nouveaux marqueurs cognitifs et regrouper des populations spécifiques de patients atteints par la maladie d’Alzheimer ; développer des applications cliniques, en augmentant les essais précliniques et cliniques, et les études preuve de concept. Pour cela, l’iCRIN constitut et suit des cohortes de patients souffrant de maladies neurodégénératives, dont les données cliniques, biologiques et de neuroimagerie seront organisées en base de données.

LA MALADIE DE PARKINSON ET LES TROUBLES DU MOUVEMENT

L’iCRIN consacré à la maladie de Parkinson et aux troubles du mouvement bénéficient des synergies entre l’équipe d’Olga Corti et Jean-Christophe Corvol et celle de Marie Vidailhet et Stéphane Lehéricy. Ses deux principaux objectifs sont d’identifier des biomarqueurs de la sévérité de la maladie, de son évolution et de la réponse aux traitements, et de décrypter les mécanismes physiopathologiques sous-jacents aux troubles du comportement et du contrôle moteur dans les troubles du mouvement rares.

SCLÉROSE LATÉRALE AMYTROPHIQUE (SLA)

Le centre SLA de Paris est l’un des plus importants en Europe, tant en termes de nouveaux patients que patients suivis. Il collabore avec plusieurs membres de l’équipe de Séverine Boillée à l’Institut du Cerveau. L’iCRIN SLA est composé de quatre axes : élucider le déclenchement de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) et identifier des biomarqueurs ; comprendre le phénomène de propagation du dysfonctionnement des motoneurones ; découvrir pourquoi les mécanismes de compensation de l’innervation sont maintenu chez certains patients ; étudier l’effet de l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique par ultrasons focalisés dans la SLA.

SOINS INTENSIFS NEUROLOGIQUES

L’unité de soins intensifs neurologiques est une structure très expérimentée dans la prise en charge aigüe de patients présentant des troubles du système nerveux périphérique et/ou du système nerveux central. Son activité se concentre sur quatre grandes pathologies : la catégorisation et le suivi des troubles de la conscience en collaboration avec l’équipe de Lionel Naccache ; le diagnostic et la thérapeutique des états de mal épileptique avec l’équipe de Stéphane Charpier et Vincent Navarro ; le diagnostic précoce des encéphalites ; la création d’une grande base de données clinique dans la myasthenie.

NEUROCHIRURGIE

La quasi-totalité des activités cliniques du service de neurochirurgie ont des programmes de recherche avec des équipes et plateformes de l’Institut du Cerveau. L’iCRIN vise à assurer le développement de bases de données multimodales de futurs essais cliniques. Cinq grands axes de recherche : l’identification de facteurs prédictifs de la morbi-mortalité dans les cohortes de patients avec des tumeurs cérébrales et chez les patients atteints d’anévrisme ; nouvelles cibles de stimulation cérébrale profonde et interfaces cerveau-ma- chine ; ouverture de la barrière hémato-encéphalique dans diverses pathologies neurologiques ; nouvelles approches thérapeutiques pour les méningiomes ; tissu humain ex vivo pour l’électrophysiologie cellulaire.

NEUROGÉNÉTIQUE

Le centre de recherche clinique NEUROLOP, incluant les acteurs des Centres de références maladies rares du département de génétique de l’Hôpital et de l’Institut du Cerveau, vise au déchiffrage des phénotypes associés aux gènes impliqués dans les pathologies neurogénétiques comme les ataxies spinocérébelleuses ou la maladie de Huntington, de la naissance et à l’âge adulte ; la recherche de biomarqueurs cliniques, d’imagerie, biologiques et génétiques ; des essais thérapeutiques innovants dans de petites cohortes de maladies rares ; la transition entre des défauts de neuro-développement et la perte de neurones programmée à l’âge adulte dans les maladies neurogénétiques en lien avec la recherche fondamentale.

NEURO-ONCOLOGIE

L’association du département de neuro-oncologie à une équipe de recherche dédiée, dirigée par Marc Sanson et Emmanuelle Huillard à l’Institut du Cerveau, une banque de tumeurs unique (Onconeurotek), un groupe de recherche thérapeutique préclinique (GlioTex, dirigé par Ahmed Idbaih) et une certification de l’Institut National du Cancer pour les essais cliniques de phase précoce et les thérapies innovantes permettent de viser les objectifs suivants : accélérer le transfert des innovations du laboratoire en applications cliniques, en identifiant de nouveaux biomarqueurs et en testant des thérapies innovantes, notamment dans des domaines encore peu explorés.

ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX (AVC)

L’iCRIN AVC a pour objectif : la participation/coordination d’essais contrôlés randomisés, l’utilisation des Big data pour construire un modèle pronostique dynamique de l’issue d’un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) ; l’identification de nouveaux marqueurs structurels et fonctionnels des conséquences des AVC ; le développement d’approches thérapeutiques innovantes en rééducation, comme des techniques de stimulation cérébrale non-invasive, des stratégies de rééducation ludiques et innovantes (serious games, neurofeedback) ou des traitements pharmacologiques.

CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE

Le projet clinique du département d’orthopédie de la Pitié-Salpêtrière se concentre sur trois grands thèmes : l’étiologie génétique de la scoliose idiopathique, en collaboration avec l’équipe de Claire Wyart à l’Institut du Cerveau ; la mise en place d’un registre systématique de l’état neurologique avant et après l’opération pour tous les patients de l’unité de la colonne vertébrale ; développer divers protocoles d’analyse prospective reliant les neurosciences aux chirurgies du sport ou aux traumatismes de la moelle épinière.

PSYCHIATRIE ADULTE

L’iCRIN Psychiatrie propose une approche multi- modale combinant la stimulation du cerveau avec la pharmacothérapie ou la psychothérapie. Il représente une interface forte entre les services cliniques et l’Institut du Cerveau, plus particulière- ment avec l’équipe de Philippe Fossati et de Liane Schmidt. Deux pistes de recherche sont actuellement explorées : le développement d’essais pragmatiques dans les troubles liés à la dysrégulation du stress, comme le stress post-traumatique ; l’exploration de la neuromodulation des réseaux en psychiatrie et les troubles liés à la consommation de drogues.

TRAUMATISMES CRÂNIENS

Les nouvelles approches visant à intégrer des données multimodales sont cruciales pour suivre la vulnérabilité du cerveau, les trajectoires individuelles et l’évolution des traumatismes crâniens (TCC). Cet iCRIN vise à structurer et développer une large cohorte prospective de personnes touchées par un traumatisme crânien explorées de façon multimodale (clinique, radiologie, physiologie), et à développer la modélisation des résultats, y compris en utilisant des techniques d’apprentissage statistique.

LA SCLÉROSE EN PLAQUES

L’iCRIN Sclérose en plaques vise au développement translationnel de stratégies de remyélinisation pour prévenir la progression du handicap ; au développement de nouveaux outils d’imagerie pour évaluer les stratégies de réparation chez les patients atteints de Sclérose en Plaques (SEP) ; au développement de thérapies visant le système immunitaire ; la détection et la compréhension de la physiopathologie de certains symptômes de la sclérose en plaques, comme les symptômes respiratoires, et le développement de nouveaux outils connectés pour une évaluation plus précise de l’évolution du handicap.

SOMMEIL

Dans le domaine en rapide évolution de la physiologie et de la médecine du sommeil, cet iCRIN se concentre sur une meilleure description de la sémiologie de ces troubles, leur génétique, et de marqueurs neurophysiologiques et d’imagerie cérébrale et leur traitement optimal. Elle a égale- ment pour objectif de comprendre les mécanismes du sommeil normal et du rêve ; de déterminer si certaines fonctions cérébrales (par exemple, la mémoire ou les émotions) sont liées au sommeil paradoxal ou non ; d’étudier la neurodégénérescence préclinique et essayer des traitements neuroprotecteurs chez les patients atteints de pro- drome de la maladie de Parkinson et de la démence à corps de Lewy.