QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L’EPILEPSIE ?

« Un neurologue peut suivre un patient pendant 30 ans en consultation sans jamais avoir assisté à une de ses crises. Dans l’unité d’épileptologie nous enregistrons la crise grace à un monitoring EEG/vidéo pour essayer de retracer l’origine et la trajectoire de cette crise dans le cerveau ». Pr Michel BAULAC, coordinateur de l’unité d’épileptologie, pôle des maladies du système nerveux, hôpital Pitié-Salpêtrière.
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Les symptômes de l’épilepsie sont constitués par les signes cliniques décrits par le patient lui-même et par son entourage lors d’une crise. Les signes cliniques dépendent de la région cérébrale touchée par l’activité électrique anormale (foyer épileptogène) et de l’étendue de la zone du cerveau atteinte.

Les symptômes de l’épilepsie

Dans les crises partielles les symptômes les plus observées sont :

  • Des contractions musculaires incontrôlés des membres supérieurs ou inférieurs appelés « myocloniques » ou « convulsions »
  • Des hallucinations visuelles, auditives, gustatives ou olfactives
  • Un engourdissement d’un membre avec sensation de « fourmis » ou de picotements
  • Des troubles du langage
  • Des troubles du rythme cardiaque ou respiratoire (apnée) et une hypersalivation

Les crises partielles peuvent parfois s’accompagner d’une perte de connaissance on parle alors de crises partielles « complexes ». D’autre part 60% des crises partielles évoluent en crise secondairement généralisées.

Lors de crises généralisées, coexistent des troubles moteurs dans l’ensemble du corps et des pertes de connaissances.

Les signes moteurs sont de différents types :

  • Myocloniques : contactions musculaires brèves et intenses des membres supérieurs ou inférieurs qui peuvent entrainer des chutes
  • Cloniques : secousses fortes de l’ensemble du corps
  • Toniques : contractures musculaires qui commencent par le cou et le visage puis atteignent les muscles respiratoires et souvent les membres
  • Atoniques : diminution importante ou abolition du tonus musculaires qui peut se limiter aux muscles du cou ou à l’ensemble des muscles entrainant alors une chute du patient.

Les troubles de la conscience peuvent être :

  • Des absences au cours desquelles le patient perd la notion de son environnement et qui peuvent durer en moyenne 10s mais peuvent se répéter
  • Des pertes totales de connaissances avec généralement des troubles ponctuels de la mémoire, le patient ne se souvenant pas de la crise.

https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/quand-les-crises-depilepsie-interrompent-les-processus-conscients-une-avancee-dans-les-mecanismes-neuronaux/

Les crises d’épilepsie associent généralement plusieurs de ces symptômes, la plus spectaculaire et connu étant la crise « tonico-clonique ». Au cours de cet épisode épileptique, on observe un enchainement de signes moteurs « toniques » puis « cliniques » et un perte totale de conscience (la phase résolutive). Ces crises s’accompagnent souvent de morsure de la langue, de pertes d’urine, de cris et d’une hypersalivation.

 

A L’Institut du Cerveau – ICM

L’épilepsie-absence est un syndrome épileptique fréquent, représentant 10 à 15% des épilepsies infantiles.  Elle s’exprime par la survenue répétée de crises (jusqu’à 200 fois par jour) interrompant toutes formes de processus conscient. Bien qu’il soit établi que ces symptômes sont causés par un défaut dans le cortex cérébral des enfants, on ignore jusqu’à présent comment cette région cérébrale acquiert progressivement sa capacité à générer des crises. Un des projet mené par l’équipe de Stéphane CHARPIER vise à élucider les déficits neuronaux et moléculaires qui apparaissent au cours du développement cérébral précédant la survenue des crises afin d’établir pour la première fois un diagnostic précoce de l’épilepsie-absence. Les résultats de ces travaux permettront de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques agissant avant l’apparition des premiers signes cliniques. C’est l’espoir pour ces jeunes patients d’être diagnostiqués plus vite, de recevoir un traitement plus tôt et d’empêcher les premières crises de survenir ou de perdurer jusqu’à l’adolescence.

Une conséquence rare (1 patient / 1000 patients) et tragique de l’épilepsie est la mort subite et inattendue (SUDEP pour Sudden unexpected death in epilepsy) qui survient au décours d’une crise convulsive. Les mécanismes en cause, respiratoires, cardiaques ou d’origine cérébrale, ne sont pas encore totalement élucidés. Une étude conduite par l’équipe de Stéphanie BAULAC à l’Institut du Cerveau, s’est intéressée aux fonctions cardiaques chez une cohorte de patients à risque de SUDEP. Leurs découvertes ont une première conséquence directe sur la prise en charge des patients porteurs d’une mutation du gène DEPDC5 à haut risque de SUDEP, en suggérant que des examens cardiaques lourds pour les patients, pourraient être limités. De futures recherches sur l’activité cérébrale pendant la SUDEP devraient permettre d’élucider les mécanismes à l’origine de cette conséquence tragique de l’épilepsie. Pour en savoir plus Investigations cardiaques dans les épilepsies génétiques – Institut du Cerveau (institutducerveau-icm.org)

L’état de mal épileptique

Les états de mal épileptique constituent des urgences médicales voir vitales. On les définit par :

  • 2 crises non convulsives en 30 mn avec une persistance des troubles de la conscience et/ou des déficits moteurs antre les 2 crises ou une crise non convulsive durant plus de 30mn.
  • 2 crises tonico-cloniques généralisées successives sans retour à la conscience entre les 2 crises ou une crises tonico-clonique durant plus de 5mn.