Quels sont les mécanismes biologiques de la maladie d'Alzheimer ?

L’âge est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. Mais le vieillissement ne conduit pas forcément à la maladie. Près de 52 % des personnes entre 70 et 85 ans se plaignent de troubles cognitifs alors que la maladie d’Alzheimer ne touche que 2 à 8 % des personnes sur cette tranche d’âge.
Ouvrir / fermer le sommaire

La maladie se caractérise par deux atteintes cérébrales :

  • Les plaques amyloïdes (ou séniles) sont constituées d’agrégats de peptides β-amyloïdes issus du clivage d’un précurseur l’APP (amyloid precursor protein). Dans un cerveau sain, le précurseur est coupée en fragments (peptides) solubles non amyloidogéniques. Au cours de la maladie d’Alzheimer, le précurseur est clivé en peptides β-amyloïdes fortement insolubles qui vont s’accumuler de façon anormale dans le cerveau ;
  • Une accumulation de protéines Tau hyper phosphorylées dans les neurones conduit à la formation de dégénérescences neurofibrillaires et à la mort des neurones. Cette protéine en condition normale participe à la stabilité de la structure des neurones

Au sein des lésions, on trouve des cellules immunitaires responsables d’une inflammation, qui apparaît précocement, avant les premiers signes et symptômes de la maladie d’Alzheimer et qui semble jouer un rôle complexe à la fois néfaste par certains aspects et bénéfique par d’autres.

Dans la forme classique du sujet âgé, les dégénérescences neurofibrillaires associées au déclin cognitif  touchent d’abord l’hippocampe impliqué dans les processus de mémorisation, puis progressivement le système limbique qui gère les émotions et le cortex commandant la maîtrise de l’espace, le contrôle des gestes, le langage, l’anticipation et la planification des comportements.

La cascade d’événements dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connue mais la complexité des mécanismes biologiques de la maladie laisse encore place à nombreuses questions.

A L’Institut du Cerveau

  • LES LIPIDES DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER

L’équipe de Marie-Claude Potier et de Stéphane Haïk cherche à comprendre les mécanismes mis en jeu dans la propagation de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau et étudier le rôle des lipides dans la maladie afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Leurs objectifs sont notamment d’étudier les interactions entre le cholestérol et le peptide APP pour moduler la production des agrégats amyloïdes et de caractériser la localisation de leur production.

Pour en savoir plus : Une conférence dédiée à la maladie d’Alzheimer – Institut du Cerveau (institutducerveau-icm.org) (A partir de 11.08 mn)

Cette équipe s’intéresse aux mécanismes de propagation des lésions via les connections neuronales, en particulier à la susceptibilité de certains neurones ainsi que la résilience d’autres neurones.

  • LES CONNEXIONS CÉRÉBRALES PERTURBÉES DANS LA MALADIE

Un autre axe de recherche conduit par les équipes d’Olivier Colliot & Stanley Durrleman et de Richard Lévy est d’étudier la modification des connexions cérébrales et des réseaux de neurones dans la maladie d’Alzheimer. Ils ont récemment montré, grâce à des techniques de pointe d’imagerie et d’analyse de réseau, que les altérations des connexions cérébrales sont présentes dès le stade précoce de la maladie.

Pour en savoir plus : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/comment-la-maladie-dalzheimer-perturbe-les-connexions-cerebrales/