LE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE DE HUNTINGTON
Le diagnostic clinique de la maladie de Huntington se fait sur la base des symptômes présentés par le patient comme les mouvements anormaux ou les troubles comportementaux, en prenant en compte les antécédents familiaux qui pourraient orienter ce diagnostic. Des examens d’imagerie cérébrale peuvent permettre d’écarter d’autres pathologies aux symptômes similaires.
Le diagnostic clinique de la maladie peut se confirmer par un test génétique qui identifie l’expansion dans le gène de la Huntingtine, réalisé après conseil génétique de la signature d’un consentement éclairé à la restitution des résultats lors d’une consultation génétique.
Ce diagnostic moléculaire est réalisé à partir de l’ADN des cellules sanguines et consiste à quantifier le nombre de répétition de la séquence CAG.
Du fait de sa transmission héréditaire, le test génétique avant l’apparition des symptômes peut être demandé par les membres de la famille d’une personne atteinte de la maladie de Huntington. Ce test génétique permet aux proches – de savoir s’ils sont ou non porteurs de l’expansion de la maladie et donc s’ils développeront un jour la maladie.
Actuellement, le nombre de personnes porteuses de la mutation du gène de la huntingtine, mais ne présentant pas encore de symptômes, est estimé à 12 000 en France. Ce test est encadré pour permettre à la personne de prendre la décision de faire ou non le test au bon moment. Il se fait dans le cadre d’une consultation pluridisciplinaire associant généticien, neurologue, psychologue, conseillère en génétique et infirmière.
« Lorsque le gène et/ou la mutation responsable sont connus, la famille peut accéder aux tests génétiques ainsi qu’à un conseil spécialisé pour savoir comment la maladie se transmet en son sein. Il y a maintenant 30 ans que nous avons mis en place avec Josué Feingold et Marcela Gargiulo une consultation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qui s’adresse à des personnes à risque pour une maladie qu’ils connaissent. Leur parents, grands-parents sont atteints et ils se savent à risque de la développer peut-être un jour. Lorsqu’on peut détecter la variation génétique responsable de la maladie, il se présente un choix : savoir ou ne pas savoir avant que la maladie ne commence. »
Pr Alexandra Durr (AP-HP, Sorbonne Université), médecin généticienne dans l’unité fonctionnelle de génétique clinique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière et co-cheffe de l’équipe « Neurogénétique fondamentale et translationnelle » à l’Institut du Cerveau.
Parfois le diagnostic prénatal peut être demandé. Il est réalisé en anticipant une future grossesse pour détecter la présence de l’expansion chez le fœtus, avant la fin du 3e mois. En cas de résultat défavorable, une interruption médicale de grossesse peut être réalisée. De même, un diagnostic préimplantatoire peut aussi être réalisé. Il consiste à rechercher la présence l’expansion dans des embryons de deux ou trois jours obtenus par fécondation in vitro (avec toutes les limitations dues à cette technique (20% de réussite). Les embryons indemnes peuvent ensuite être implantés.
Le service de Génétique Médicale du CHU Pitié-Salpêtrière est spécialisé dans les maladies héréditaires et propose des consultations, de la période prénatale à l’âge adulte, de diagnostic, de suivi et de conseil génétique (incluant le diagnostic présymptomatique et prénatal), pour les personnes malades et/ou leurs apparentés.
A L’INSTITUT DU CERVEAU
L’identification des facteurs qui influencent l’âge d’apparition des symptômes de la maladie et sa progression sont au cœur des recherches de l’Institut du Cerveau.
L’équipe d’Alexandra Durr à l’Institut du Cerveau a conduit et participé à plusieurs études qui ont permis d’identifier des variants génétiques influençant la progression de la maladie de Huntington.
Pour en savoir plus : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/identification-dun-variant-genetique-influencent-progression-de-maladie-de-huntington/