Qu'est-ce qu'un trouble bipolaire ?

Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur qui se définit par l’alternance d’épisodes dépressifs, avec tous les symptômes de la dépression et de phases maniaques ou hypomaniaques. Les symptômes dépressifs se manifestant chez les personnes atteintes d’un trouble bipolaire sont les suivants :
  • L’excès d’affects négatifs : tristesse, désespoir, angoisses, douleur morale...
  • Le défaut d’affects positifs
  • Un trouble des fonctions instinctuelles : sommeil, appétit, libido...
  • Un ralentissement psychomoteur...
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Bipolarité : la particularité des phases maniaques

Des phases dites maniaques ou hypomaniaques se manifestent de manière particulièrement récurrente chez les personnes atteintes de bipolarité.

Elles se manifestent notamment à des échelles d’intensité diverses, et se définissent par des sentiments disproportionnés récurrents comme l’exaltation,l’euphorie, ou parfois la      colère. Un gain d’énergie avec une excitation psychomotrice mène à une diminution des besoins de sommeil, des conduites à risque (sur le plan financier, avec par exemple des dépenses inconsidérées et/ou, sur le plan sexuel avec des comportements à risques) …

Entre ces épisodes, il y a des phases sans symptôme. La durée des épisodes varie de quelques semaines à quelques mois, avec des épisodes dépressifs souvent plus longs que les épisodes maniaques.

Pas un trouble, mais des troubles bipolaires

Il est important de retenir qu’il  n’y a pas un trouble bipolaire, mais des troubles bipolaires.

Beaucoup de patients ne se retrouvent pas dans la définition « canonique » de ce trouble, et passent à côté d’un éventuel diagnostic qui aurait pu être soulevé par un professionnel averti sur l’existence d’un spectre de troubles bipolaires.

Comme pour beaucoup de troubles psychiatriques, il s’agit en fait d’un spectre de plusieurs troubles, qui peuvent varier en termes de prédominance de l’une ou l’autre phase, d’intensité des symptômes, de la vitesse à laquelle les cycles s’alternent, ou encore, de la durée des phases stables entre les épisodes thymiques (maniaque ou dépressif).

Troubles bipolaires : une maladie chronique

Le trouble bipolaire est une maladie chronique que l’on ne sait pas guérir mais que l’on peut soigner sur le long-terme.

De nouveaux épisodes de bipolarité sont possibles tout au long de la vie. Il est cependant, et souvent,possible de contrôler complètement les épisodes et les symptômes avec des traitements adaptés. Même s’ils ne permettent pas de faire disparaître la maladie, les différents traitements prescrits à une personne bipolaire répondent à un objectif à long-terme : celui de faire disparaître les symptômes. D’ailleurs, en cas d’arrêt des traitements, les troubles reviennent.

Le trouble bipolaire est une maladie grave, notamment en raison du handicap généré par les épisodes thymiques, mais aussi étant donné le niveau élevé du risque suicidaire : environ 5 % des patients atteints de trouble bipolaire décèdent par suicide.

Il ne faut pas galvauder le terme. Le trouble bipolaire est une maladie qui induit une souffrance importante pour les patients et pour leurs proches. Il ne s’agit pas d’un fonctionnement psychique atypique ou même d’un type de personnalité. C’est une pathologie qui nécessite des soins, des traitements médicamenteux et une prise en charge psychothérapeutique.

Quelle est la proportion de trouble bipolaire dans la population ?

Tout dépend de quoi on parle. Dans le cas du trouble bipolaire canonique typique, avec des épisodes de dépression et de manie bien caractérisés, cela représente environ 1 à 2 % de la population. Si l’on considère le spectre élargi du trouble bipolaire, avec par exemple des patients qui font des épisodes dépressifs et des réactions atypiques aux antidépresseurs sans pour autant faire d’épisode maniaque franc, ou encore la cyclothymie, c’est-à-dire l’existence de fluctuations thymiques sans pour autant atteindre l’intensité d’un épisode dépressif ou maniaque, la prévalence se situe probablement au-delà de 5 %.

Ces dernières années, nous avons noté à une augmentation de l’incidence du trouble bipolaire dans la littérature, pas tant à cause d’une « épidémie » de trouble bipolaire, mais plutôt parce qu’il est mieux diagnostiqué et qu’on est passé de l’idée d’une maladie unique à celle d’un spectre de maladies. De nombreux patients qui n’étaient auparavant pas diagnostiqués bipolaires le sont aujourd’hui.