Le Conseil européen de la recherche (ERC – European Research Council) vient de publier la liste des lauréats et lauréates des bourses qu’il s’apprête à distribuer. Cette année, deux chercheuses de l’Institut du Cerveau ont été distinguées.
L’ERC (European Research Council) finance des projets de recherche exploratoire, aux frontières de la connaissance, dans tous les domaines de la science et de la technologie. Le seul critère de sélection est celui de l’excellence scientifique.
Deux chercheuses de l’Institut du Cerveau distinguées
Delphine OUDIETTE, chercheuse INSERM dans l’équipe « MOV’IT : MOUVEMENT, INVESTIGATIONS, THÉRAPEUTIQUE. MOUVEMENT NORMAL ET ANORMAL : PHYSIOPATHOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUE EXPÉRIMENTALE » a obtenu le soutien de l’ERC* pour son projet « CREADOZE » sur les corrélats neurophysiologiques et processus cognitifs lors de la transition veille-sommeil.
Les problèmes d’endormissement – insomnie ou au contraire somnolence excessive – sont un enjeu majeur de santé publique. Pourtant, la manière dont on s’endort est mal comprise. Certains changements graduels et dynamiques sont observés lors de la descente vers le sommeil, sur le plan comportemental (réduction de la réactivité aux stimuli) ou subjectif (expériences d’hallucinations en état de semi-conscience).
En utilisant l’électroencéphalographie, le projet vise à comprendre comment ces marqueurs fluctuent les uns par rapport aux autres et à identifier leurs signatures cérébrales afin de mieux caractériser la période d’endormissement. L’objectif final est d’utiliser le neurofeedback pour entraîner les individus à contrôler ces marqueurs pour résister ou au contraire accélérer le sommeil en fonction de leurs besoins.
Stéphanie BAULAC, directrice de recherche et cheffe de l’équipe « GÉNÉTIQUE ET PHYSIOPATHOLOGIE DE L’ÉPILEPSIE » bénéficie d’un soutien de l’ERC** pour son projet sur l’étude du rôle de la senescence cellulaire dans les Dysplasies Corticales Focales (DFC), des malformations du développement cérébral entrainant des épilepsies pharmacorésistantes de l’enfant.
Dans des travaux antérieurs, l’équipe de Stéphanie BAULAC a montré que les DCF sont d’origine génétiques dues à des mutations somatiques survenant au cours du développement du cerveau.
L’objectif du projet est d’évaluer le bénéfice potentiel des sénolytiques, molécules ciblant spécifiquement les cellules sénescentes, dans des modèles expérimentaux de la pathologie. A terme, l’objectif est de proposer une prise en charge thérapeutique de précision qui pourra aussi bénéficier aux enfants non éligibles à la chirurgie de l’épilepsie.
*Consolidator Grants : soutien à un chercheur autour d’une problématique scientifique d’excellence, exploratoire, située aux frontières de la connaissance.
** Proof of Concept Grants: faciliter l’exploration du potentiel d’innovation commerciale et sociale des résultats de la recherche soutenue préalablement par l’ERC.
