Journée mondiale de la santé mentale

Recherche Mis en ligne le 10 octobre 2021
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Si nous devons prendre soin de notre santé mentale chaque jour, la journée mondiale de la santé mentale, organisé chaque 10 octobre, est l’occasion de remettre en avant cette composante essentielle de nos vies. Les événements de la pandémie de Covid-19 ont aussi eu un lourd impact sur notre santé mentale. Il est essentiel d’en parler !

 

La santé mentale est une composante essentielle de notre santé, définie par l’OMS comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté. ».

 

Cette définition recouvre donc de nombreux aspects, de l’épanouissement de l’individu à la protection de son équilibre psychique. La santé mentale dépasse donc largement la dimension pathologique, mais alors que plus d’un adulte sur 4 est ou sera concerné par un trouble psychiatrique au cours de sa vie, il est important faire la lumière sur ce que sont ces affections et leurs impacts sur la vie des personnes qu’elles touchent.

 

Les affections psychiatriques représentent aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Bien que leur prise en charge thérapeutique ait beaucoup progressé grâce à la recherche, les préjugés sociétaux persistent. Ces visions déformées de la réalité, alimentées par la médiatisation de faits divers violents mais « rares » (moins de 1 % des patients étant potentiellement dangereux pour les autres), entraînent encore aujourd’hui une discrimination et un retard important dans le diagnostic des patients. L’association psychiatrie/folie est encore malheureusement aujourd’hui très répandue dans les croyances de la société. Or, les troubles psychiatriques bénéficient de nos jours d’une prise en charge adaptée et de traitements efficaces permettant aux patients de continuer une vie sociale, familiale et professionnelle.

 

Des thérapies innovantes ciblées et personnalisée

 

La prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques est multidisciplinaire et doit associer une psychothérapie, des traitements médicamenteux, mais également de nouvelles technologies thérapeutiques. Les cliniciens et chercheurs de l’Institut du Cerveau, en collaboration étroite avec le service de psychiatrie adulte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, ont pour objectif principal de développer l’utilisation de technologies existantes et efficaces dans plus de pathologies, mais également de permettre d’adapter les thérapies à chaque patient.

De nouvelles manières de traiter les troubles psychiatriques

 

Ces thérapies de « nouvelle génération » sont généralement associées à la prise en charge par psychothérapie et aux traitements médicamenteux spécifiques à chaque trouble psychiatrique.

La réalité virtuelle

L’objectif de cette thérapie est de permettre au patient d’apprivoiser progressivement les situations anxiogènes pour lui et de se désensibiliser. Équipé d’un casque 3D projetant une scène provoquant généralement son trouble, le patient peut progresser sans risque puisqu’il sait qu’il ne s’ex- pose qu’à des dangers virtuels.

 

La stimulation magnétique transcrânienne

La stimulation magnétique transcrânienne consiste à utiliser un champ magnétique pour modifier l’activité électrique au niveau du cortex cérébral. Cette technologie a montré son efficacité dans les cas de syndromes dépressifs sévères, mais également d’hallucinations auditives chez les schizophrènes. Elle est en cours d’évaluation dans les TOC et les addictions.

 

La stimulation cérébrale profonde

Dans les cas de dépression ou de TOC sévères, résistants aux autres thérapies, les stimulations cérébrales profondes sont indiquées. Ces stimulations sont réalisées grâce à des électrodes implantées dans des régions spécifiques du cerveau. Elles délivrent des stimulations électriques permanentes sur les neurones de régions du cerveau très ciblées. Les chercheurs de l’Institut du Cerveau sont pionniers dans l’utilisation de la stimulation cérébrale profonde dans de nombreuses pathologies neurologiques et psychiatriques, comme la maladie de Parkinson ou le syndrome Gilles de la Tourette, par exemple.

 

La e-psychiatrie

Le développement de dispositifs « connectés » permettant d’avoir accès à des informations cliniques en temps réel dans l’environnement naturel du patient commence à bouleverser les modalités de prise en charge des troubles psychiatriques. Dans le cas des tendances suicidaires, par exemple, les variables comme l’appétit et le sommeil semblent très informatives pour le clinicien pour prédire et prévenir un éventuel passage à l’acte.

 

La pandémie de Covid-19 : un lourd impact sur notre santé mentale

 

La pandémie de Covid-19, les confinements successifs et les multiples changements des règles sanitaires, plus globalement l’incertitude que cette crise a généré dans nos vies, ont eu un lourd impact sur notre bien-être psychique et des répercussions sur notre santé mentale. Les cas d’anxiété et de dépression ont augmenté depuis 1 an et demi dans la population générale. Les psychiatres identifient plusieurs origines à ces troubles : angoisse d’être contaminé, de contaminer ses proches, incertitude pour l’avenir ou encore les multiples contraintes dans la vie quotidienne imposées par la situation sanitaire.

 

Plus d’information : https://institutducerveau-icm.org/fr/covid-19-depression/

 

Retrouvez également une intervention du Pr Philippe Fossati, chef du département de psychiatrie adulte de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP et chef d’équipe à l’Institut du Cerveau sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=hX57Am7AsZk