Journée mondiale de la trisomie 21 : les recherches en cours à l’ICM

Recherche Mis en ligne le 21 mars 2016
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A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars 2016, l’Institut du Cerveau – ICM fait le point sur les travaux menés par l’équipe de Marie-Claude Potier sur cette pathologie.

La trisomie 21 est une anomalie chromosomique définie par la présence d’un troisième exemplaire, en totalité ou en partie, du chromosome 21. En France, 1 enfant sur 1400 naît avec cette pathologie. La maladie se traduit, entre autre, par une déficience intellectuelle et des déficits d’apprentissage et de mémoire qui varient entre les individus.

Afin de traiter la déficience intellectuelle dans la trisomie 21, la recherche actuelle s’oriente vers deux directions majeures :

  • moduler les gènes surexprimés du chromosome 21, directement ou par modification de l’activité́ des protéines synthétisées par ces gènes ;
  • agir sur les dysfonctionnements observés au niveau des neurotransmetteurs cérébraux.

Un gène impliqué dans la trisomie 21 et dans la maladie d’Alzheimer

Le chromosome 21 est le plus petit de nos chromosomes, il contient 364 gènes, dont certains sont impliqués dans la maladie d’Alzheimer, notamment le gène DYRK1A. Les personnes atteintes de trisomie 21 ont un risque plus élevé de déclarer la maladie d’Alzheimer. A 60 ans, environ 45% des personnes atteintes de trisomie 21 présentent une démence de type Alzheimer. Chez ces patients, une surexpression de la protéine DYRK1A dans le cerveau avait été mise en évidence. Jean Delabar dans l’équipe de Marie-Claude Potier a montré que cette protéine est également surexprimée dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Cette protéine pourrait donc être utilisée comme marqueur précoce et comme facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer. En collaboration avec Bruno Dubois, des essais sont en cours dans la cohorte INSIGHT pour détecter si la variation de cette protéine apparaît avant la pathologie et pourrait donc, en plus, être un marqueur prédictif de la maladie.

Par ailleurs, l’équipe de Marie-Claude Potier cherche à élucider les mécanismes moléculaires et cellulaires qui conduisent aux déficits cognitifs afin de mettre en place de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les contrer.

Agir sur les neurotransmetteurs : un essai clinique de phase 2 en cours

L’équipe de Marie-Claude Potier a montré pour la première fois, en 2011, les effets thérapeutiques d’une molécule qui bloque l’effet du neurotransmetteur GABA dans un modèle murin de trisomie 21 (un agoniste inverse du récepteur alpha5 du GABA). Le GABA est un neurotransmetteur, c’est à dire une molécule qui permet aux neurones de communiquer entre eux. Dans le cerveau des personnes atteintes de Trisomie 21, il y a un excès de GABA. En diminuant l’excès de GABA, cette molécule améliore le fonctionnement du cerveau et restore les déficits cognitifs. Cette molécule fait aujourd’hui l’objet d’un essai clinique de phase II mené par Hoffmann la Roche.

L’équipe de Marie-Claude Potier a également un projet en cours, en collaboration avec l’équipe d’Alberto Bacci, pour comprendre les mécanismes mis en jeu au niveau des neurones GABAergiques.

Pour en savoir plus : retrouvez le site de la société de recherche internationale sur la trisomie 21 dont Marie-Claude Potier est secrétaire générale.