Journée mondiale de la créativité et de l’innovation.

Mis en ligne le 21 avril 2021
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Faire preuve de créativité et d’innovation n’a jamais été aussi important et nécessaire qu’aujourd’hui dans un contexte mondial de pandémie qui bouleverse depuis plus d’un an nos habitudes de vie quotidienne et professionnelles et nos interactions sociales.

A l’initiative des Nations Unies, cette journée a pour objectif de sensibiliser au rôle de la créativité et de l’innovation dans tous les aspects du développement humain et sur l’importance de les mettre au cœur des objectifs et des stratégies sociétales futures.

« Encourager une réflexion pluridisciplinaire et créative afin d’atteindre un avenir durable pour tous ».

Ce pourrait être la devise de l’Institut du Cerveau qui par bien des aspects suit cet objectif d’une recherche collaborative, créative et innovante au service de tous les patients atteints de maladies neurologiques et psychiatriques.

Mais qu’est-ce que la créativité ? Faut-il être créatif pour être innovant ? Qu’est-ce qu’une innovation ?

La créativité est un processus cognitif qui pourrait se définir par la capacité d’un individu à imaginer quelque chose de nouveau : un nouveau concept, une nouvelle idée, une nouvelle solution. Lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre ces nouvelles idées, cela devient de l’innovation. Alors que la créativité est étroitement liée à l’intuition, l’innovation relève de l’action et peut être définit comme la phase d’exécution des idées créatives.

D’un point de vue scientifique, la créativité est définie comme la capacité de produire quelque chose de nouveau et d’adapté à un contexte. Le critère d’adaptation est très important car il est possible de générer des choses très originales par hasard, mais si cela n’est pas approprié ou ne répond pas à un but ou une intention, on ne peut pas qualifier cela de créativité.

A l’Institut du Cerveau, une équipe de chercheurs cherchent à identifier les mécanismes cérébraux associés à la créativité.

« Nous pensons que la créativité dépend à la fois de processus d’idées spontanées et de la capacité d’exercer un contrôle sur ces générations spontanées, de façon à ne proposer que des idées plus originales et plus adaptées. Nous avons montré chez des patients ayant une lésion cérébrale que deux réseaux neuronaux sont nécessaires à la créativité »

Emmanuelle VOLLE, chercheuse INSERM à l’Institut du Cerveau dans l’équipe « FRONTLAB : Fonctions et dysfonctions de systèmes frontaux ».

Pour en savoir plus sur ces recherches : La créativité – Institut du Cerveau (institutducerveau-icm.org)

« L’innovation est la mise en commun d’idées créatives dans l’optique de développer un produit qui va servir un objectif et répondre aux besoins des utilisateurs et de tous les acteurs associés à son utilisation. Un des exemples classiques du lien entre créativité et innovation est illustré par le fondateur d’Apple Steve JOBS, qui a imaginé réunir en un seul produit, des dispositifs existants tels que le lecteur mp3, l’appareil photo et le téléphone portable pour développer l’iPhone, un produit à forte valeur ajoutée pour les utilisateurs et une innovation technologique »

Julien ELRIC, Responsable de l’incubateur de start-ups de l’Institut du Cerveau (iPeps The Healthtech Hub).

En quoi l’écosystème de l’Institut du Cerveau favorise-t-il la créativité et l’innovation ?

La créativité en tant que pré-requis à l’innovation nécessite à l’échelle individuelle et collective d’avancer un grand nombre d’idées et surtout de les confronter entre elles afin de ne retenir que les plus susceptibles d’aboutir à une innovation.

Les stratégies scientifique et médicale de l’Institut reposent essentiellement aujourd’hui sur la mise en commun d’idées issues des chercheurs, des cliniciens, des ingénieurs mais également des patients, des aidants et des professionnels de l’application de la recherche. Ces processus de créativité collaboratifs et multidisciplinaires que l’on peut qualifier d’intelligence collective sont en effet illustrés par :

  • Des appels à projets à haut potentiel et haut risque (les Big Brain Theory) dont la preuve de concept est financée par l’Institut et qui doivent impliquer au moins deux équipes de recherche. Cette initiative permet de développer des pistes « plus créatives » et de générer des résultats préliminaires prometteurs avec une chance augmentée d’aboutir à des applications thérapeutiques plus rapidement.
  • Un recrutement de start-ups (jeunes entreprises) basé sur une collaboration à double sens avec les équipes de recherche de l’Institut. (Voir encadré : Bioserenity, histoire d’un succès)
  • La création de réseaux de recherche clinique (iCRINs) favorisant une collaboration étroite entre les chercheurs de l’Institut et les services cliniques de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière
  • L’existence d’un CareLab au sein de l’Institut dont l’objectif est d’imaginer et de proposer des innovations (technologies, produits, services) permettant de répondre à des besoins concrets de la chaine de soin en neurologie et en psychiatrie en plaçant les utilisateurs de la chaine de soin (médecins, patients, paramédicaux, techniciens hospitaliers, …) au centre des réflexions.

Enfin, l’implantation de l’Institut du Cerveau au sein même de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est un atout majeur pour très rapidement évaluer le bénéfice, l’acceptabilité par les patients et les acteurs de la chaine de soin d’une innovation et l’ajuster aux justes besoins.

BIOSERENITY ET L’INSTITUT DU CERVEAU : Une collaboration fructueuse !

La start-up BIOSERENITY incubée en 2014 au sein de l’iPEPS The Healthtech Hub de l’Institut du Cerveau a pour objectif la réalisation d’examens en vie réelle ou au sein d’établissements de soins, le suivi des patients et l’interprétation à distance des examens réalisés. Une collaboration étroite avec les cliniciens de l’Institut du Cerveau spécialistes de l’épilepsie a permis en 6 ans de développer des vêtements connectés capables d’enregistrer et de traiter les signaux cérébraux des patients en temps réels et d’apporter une valeur ajoutée aux patients mais également aux soignants, qui disposent alors de données facilitant un diagnostic précis et une prise en charge thérapeutique adaptée à chaque patient.

« De nombreuses start-ups sont concentrées sur une brique technique unique alors que BioSerenity est aujourd’hui capable de fournir une solution complète allant de la capture des données patients jusqu’à l’analyse, cela nous place comme l’une des seules entreprises de notre domaine capable de fournir les résultats médicaux attendus. Nous avons développé un portefeuille de propriété intellectuelle important et une équipe d’excellence qui travaille en lien avec un écosystème étendu. BioSerenity est née dans l’environnement hospitalier de l’Institut du Cerveau dans l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (APHP) et les laboratoires pharmaceutiques apprécient notre bonne compréhension des enjeux médicaux »

Pierre-Yves Frouin, président et fondateur de BioSerenity