Sclérose en plaques et COVID-19

Recherche Mis en ligne le 8 juillet 2020
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La sclérose en plaques (SEP) modifie-telle le risque de développer une forme sévère d’infection au COVID-19 ?

Quelles sont les caractéristiques cliniques et les effets de l’infection par le coronavirus chez les patients atteints de SEP ?

Les traitements spécifiques de la SEP accentuent-ils ou diminuent-ils la sévérité de l’infection virale ?

 

À l’Institut du Cerveau, une étude coordonnée par le Dr Céline LOUAPRE, neurologue (AP-HP), médecin référent du Centre d’investigation Clinique (CIC) et chercheuse dans l’équipe des Prs LUBETZKI et STANKOFF a permis de répondre à ces questions.

 

Le registre COVISEP est basé sur une cohorte de patients issus de l’ensemble des centres experts et des neurologues qui suivent des patients atteints de SEP en France. L’étude rétrospective et observationnelle, coordonnée par le Dr LOUAPRE qui a fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique JAMA Neurology a porté sur 347 patients atteints de sclérose en plaques et infectés par le COVID-19 entre le 1er mars et le 21 mai 2020.

La sévérité du COVID-19 a été évaluée selon une échelle allant de 1 (pas d’hospitalisation, pas de limitation d’activité) à 7 (décès).

Parmi les 347 patients inclus dans l’étude, 284 recevaient un traitement immunomodulateur ou immunosuppresseur pour leur SEP.

 

Le taux de patients hospitalisés en raison du COVID-19 était de 21%, et le taux de décès lié au COVID-19 était de 3.5%, légèrement plus élevé que celui attendu pour une population dont l’âge moyen est 44 ans.

 

Les résultats de cette étude montrent que les facteurs de risque de sévérité du COVID-19 (nécessitant au minimum une hospitalisation) sont le score EDSS (échelle reflétant la sévérité du handicap neurologique), l’âge et l’obésité. En revanche, les traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs ne sont pas associés à une aggravation de la sévérité du COVID-19.

Ces résultats permettent aujourd’hui d’adapter au mieux la prise en charge clinique des patients atteints de sclérose en plaques et présentant un des facteurs de risque identifiés en cas de contamination au COVID-19.

 

 

Source : Clinical Characteristics and Outcomes in Patients With Coronavirus Disease 2019 and Multiple Sclerosis  Céline LOUAPRE  et al.

PMID: 32589189  DOI: 10.1001/jamaneurol.2020.2581

Equipes scientifiques

Equipe "La remyélinisation dans la sclérose en plaque : de la biologie à la translation clinique"
Chef d'équipe
Catherine LUBETZKI MD, PhD, PU-PH, Sorbonne Université, AP-HP
Bruno STANKOFF MD, PhD, PU-PH, Sorbonne Université, AP-HP
Réparation Domaine principal : neurosciences moléculaires et cellulaires Domaine secondaire: Neurosciences cliniques et translationnelles L’équipe "La remyélinisation dans la sclérose en plaque : de la biologie à la translation clinique", dirigée par Catherine LUBETZKI & Bruno STANKOFF,  s’intéresse aux mécanismes de réparation de la myéline dans le cerveau et la moelle épinière dans la sclérose en plaques et les maladies démyélinisantes.
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