LES iCRIN, UNE PASSERELLE EXCEPTIONNELLE ENTRE RECHERCHE ET SOIN

Recherche Mis en ligne le 13 juillet 2021
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Rapprocher la recherche fondamentale et la recherche clinique fait partie intégrante du modèle de l’Institut du Cerveau. De nombreux projets liant ces deux domaines sont menés à l’Institut.

Parmi eux, les iCRIN – infrastructures de recherche clinique de l’Institut du Cerveau – lancées en 2019, sont l’une des expressions les plus pertinentes et prometteuses de cette volonté de l’Institut de poursuivre la structuration de la recherche clinique au plus près des patients.

AVC, maladie d’Alzheimer, neurogénétique, traumatismes crâniens, neuro-oncologie, psychiatrie… Organisées autour de 13 thématiques-clés explorant tous les champs du combat contre les maladies du cerveau, les iCRIN visent à développer les interactions entre les équipes de recherche de l’Institut du Cerveau et celles du Département Médico-Universitaire (DMU) de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, et ce, afin de soutenir de nombreux projets de recherche clinique innovants dans les services de soins.

Retrouvez la présentation des 13 iCRIN de l’Institut sur cette page.

Trois exemples de projets très prometteurs conduits au sein de ces infrastructures

Traiter les tremblements liés à la maladie de Parkinson pour permettre aux patients de retrouver leur autonomie

La maladie de Parkinson se caractérise par la disparition des neurotransmetteurs essentiels au contrôle des mouvements du corps. Elle entraîne progressivement une invalidité et une perte d’autonomie chez les patients.

Les objectifs de l’Institut du Cerveau, avec l’équipe d’Olga Corti (Inserm) et du Pr Jean-Christophe Corvol (AP-HP. Sorbonne Université) travaillant sur la physiopathologie moléculaire de la maladie de Parkinson et l’équipe des Prs Marie Vidailhet et Stéphane Lehéricy (AP-HP. Sorbonne Université), sur les pathologies du mouvement, en lien avec le personnel médical et paramédical de l’unité Parkinson du service de neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, sont :

  • Identifier les marqueurs biologiques, génétiques, cliniques ou d’imagerie de la sévérité de la maladie ainsi que de la réponse aux traitements (pour diagnostiquer plus tôt et inclure les patients dans des essais thérapeutiques adaptés) ;
  • Mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques qui contrôlent les troubles moteurs et comportementaux des patients atteints de maladies du mouvement.

ZOOM SUR LE PROJET ULTRABRAIN

Ces travaux, alliant soins et technologie, visent à valider une nouvelle approche thérapeutique pour traiter les tremblements essentiels (pathologie associée à la maladie de Parkinson) en recourant à l’ablation d’une zone cérébrale localisée grâce à la neuromodulation par ultrasons. Grâce au transfert technologique opéré par l’Institut du Cerveau et son partenaire le laboratoire Physique pour la Médecine Paris (Inserm, ESPCI Paris, CNRS, PSL Research University), en collaboration avec la société Insightec, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière permettra de proposer ce traitement révolutionnaire pour la 1re fois. Actuellement en phase 2, cet essai clinique en cours permet aux patients de bénéficier d’un traitement moins invasif que la stimulation cérébrale profonde et de limiter le handicap lié aux tremblements.

Diagnostiquer précocement la sclérose latérale amyotrophique (SLA) pour limiter les dommages irréversibles chez les patients

Aussi appelée maladie de Charcot, la sclérose latérale amyotrophique est une pathologie du vieillissement des neurones moteurs d’évolution très rapide, qui conduit une paralysie progressive de tous les muscles des membres et du tronc, une perte de la parole, de la déglutition et une insuffisance respiratoire.

Les objectifs de l’Institut du Cerveau, avec en lien avec Le personnel médical et l’équipe multidisciplinaire du Centre de Référence SLA de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, un des centres les plus importants d’Europe en termes de patients suivis, coordonné par le Dr François Salachas (AP-HP), sont :

  • Identifier les marqueurs biologiques, génétiques, cliniques ou d’imagerie, de la sévérité et de la progression de la maladie afin d’élucider son déclenchement et sa progression ;
  • Comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans la mort neuronale, de façon à trouver de nouvelles voies thérapeutiques.

ZOOM SUR LE PROJET PULSE

Le projet consiste à doser des neurofilaments dans le sérum des patients au début de la maladie. Il s’agit du premier marqueur biologique qui pourrait, de façon fiable, confirmer précocement le diagnostic de la SLA et préciser son pronostic. Le diagnostic précoce permet d’intervenir très tôt, pour arrêter efficacement les dommages irréversibles du processus neurodégénératif. A terme, ce marqueur pourrait détecter la maladie avant qu’elle ne se déclenche (sujets présymptomatiques), pour prévenir l’apparition des symptômes.

Comprendre les pathologies de la colonne vertébrale pour améliorer la qualité de vie des patients

La scoliose est une déformation tri-dimensionnelle de la colonne vertébrale responsable dans les stades sévères d’insuffisance respiratoire, de douleurs dorsales et d’atteinte des nerfs moteurs des membres inférieurs.

Les objectifs de l’Institut du Cerveau, avec l’équipe « Signalisation sensorielle spinale » dirigée par Claire Wyart (Inserm), en lien avec le personnel médical et paramédical du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et le Dr Serge Zakine (AP-HP), chirurgien orthopédiste et co-investigateur principal de l’étude sont :

  • Identifier les gènes et les conséquences physiologiques de leurs mutations dans les scolioses idiopathiques familiales.
  • Suivre les patients avant et après une chirurgie de la colonne vertébrale.
  • Développer des études prospectives d’analyse de la relation entre les neurosciences et la chirurgie.

ZOOM SUR LE PROJET SCOGEN

Les équipes s’attachent d’une part à séquencer l’ADN de 20 familles afin d’identifier des mutations génétiques dans les scolioses familiales, et d’autre part, à étudier un modèle de poisson-zèbre, porteur des mutations des gènes candidats afin de comprendre comment ils peuvent influencer le développement de la colonne vertébrale et la locomotion. Ce projet pourrait, dans de courts délais, permettre aux patients de bénéficier de solutions diagnostiques et pronostiques innovantes permettant d’adapter à chaque patient le traitement des scolioses, avant qu’elles atteignent un stade d’évolution irréversible.