Eric Bardinet : le champ des possibles

Portraits Mis en ligne le 6 juin 2024
Portrait d'Eric Bardinet
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Eric Bardinet est ingénieur de recherche (CNRS) et responsable opérationnel du CENIR, la plateforme d’imagerie de l’Institut du Cerveau. Dans ce portrait, il revient sur son parcours, son rôle à l’Institut du Cerveau et sur l’arrivée de la nouvelle IRM 7 Tesla dont se dote l’Institut.

 

Quel est votre parcours ?

J’ai effectué dans les années 90 une thèse en imagerie médicale appliquée à l’imagerie cardiaque et aux mouvements du ventricule gauche sur la base de modèles déformables. J’ai ensuite enchainé 3 post-doctorats à l’étranger avant d’intégrer l’INRIA en tant qu’ingénieur expert. J’y ai travaillé durant 3 ans, notamment sur deux projets de fusion d’images IRM et histologiques, avec des équipes de recherche de La Pitié-Salpétrière. On m’a ensuite proposé de participer à la création du CENIR, qui est devenu la plateforme d’imagerie de l’Institut du Cerveau à sa création en 2010.

 

En quoi consiste votre métier ?

Je suis ingénieur de recherche (CNRS) et responsable opérationnel de la plateforme d’imagerie CENIR à l’Institut du Cerveau. J’ai ainsi une double casquette puisque je dois à la fois m’occuper de la gestion opérationnelle de la plateforme (gestion des interactions avec les différentes équipes de l’Institut, préparation des budgets, etc.) et coordonner l’activité des ingénieurs du CENIR. J’ai également une activité de recherche propre qui concerne, entre autres, la cartographie des structures profondes du cerveau pour l’identification de cibles pour la stimulation cérébrale profonde.

 

L’Institut du Cerveau s’apprête à accueillir une IRM 7 Tesla le 9 juin prochain. En quoi cette nouvelle technologie va influencer votre travail ?

Quand l’Institut du Cerveau a été construit en 2010, ses plans incluaient déjà l’arrivée de cette IRM 7 Tesla. C’est peu dire que cette IRM est très attendue !
Avec cette nouvelle IRM 7T, nous allons augmenter drastiquement le champ magnétique qui nous était jusqu’alors accessible et qui était de 3 Tesla.

Ce bond est vraiment très important pour nos recherches. En effet, si passer d’un champ magnétique de 1,5 T à 3 T, c’est un peu comme changer l’objectif d’un appareil photo, passer de 3 à 7 T, c’est changer totalement d’appareil de prise de vue ! Quand on change de champ à ce point, on améliore grandement la qualité des observations : on peut voir plus de choses, avec plus de finesse, avec plus de contraste, voire même étudier des éléments que nous ne pouvions pas observer auparavant…

Nous ne serons pas les premiers à posséder une IRM 7T : il y en a à peu près 100 d’installées dans le monde, et une poignée seulement en France (Saclay, Marseille, Poitiers, et nous-mêmes). Mais la 7T que nous recevons dimanche 9 juin a des caractéristiques uniques, et nous sommes un des premiers centres à la recevoir.

Après des semaines d’installation, de mise en route et de formation, nous pourrons enfin utiliser cette nouvelle machine à partir du 9 septembre. Nos premières acquisitions auront pour but d’évaluer la machine et de mettre au point un catalogue de séquences en collaboration avec nos collègues de l’Institut, en France et à l’étranger. Il existe un vrai réseau d’utilisateurs et d’utilisatrices de ce type de machines et le retour d’expérience de toutes et tous sera primordial pour nos premiers travaux. Nous avons hâte !