Les différents traitements pour la maladie d'Alzheimer

Une fois le patient diagnostiqué, sa prise en charge est pluridisciplinaire : médicale, psychologique et sociale.
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Des médicaments

Deux grands types de traitements médicamenteux sont validés et disponibles à l’heure actuelle contre la maladie d’Alzheimer et leur efficacité est démontrée, même si elle est modeste. Ils permettent de stabiliser les symptômes et de freiner temporairement la progression de la maladie, cependant, compte-tenu de certains effets secondaires, leur tolérance et leur efficacité doivent être régulièrement réévaluées.

 

L’orthophonie

Des séances d’orthophonie peuvent également être prescrites pour remédier aux domaines cognitifs fragilisés, en particulier la mémoire et le langage et pour développer des stratégies de contournement des difficultés.

 

Une prise en charge sociale et psychologique

Les aspects social et psychologique sont primordiaux dans la prise en charge et le traitement d’Alzheimer. Il est nécessaire d’apporter un soutien au patient et à ses proches car cette maladie a un impact sur toute la famille. Des aides sociales doivent être mises en place assez précocement avec un maître mot, l’anticipation.

 

Les ESA ou Équipe spécialisée Alzheimer, mises en place dans le cadre du plan national Alzheimer 2008-2012, sont des équipes mobiles composées de travailleurs sociaux, d’ergothérapeutes, de psychomotriciens qui viennent au domicile des patients. Leur mission est d’identifier les problèmes auxquels sont confrontés les malades au quotidien et de trouver des pistes pour y remédier. Des centres d’accueil de jour proposent également des activités in situ. Le patient se déplace et bénéficie de stimulation cognitive pendant des demi-journées ou des journées entières.

 

La recherche de traitements Alzheimer

Les essais cliniques

La recherche sur la maladie d’Alzheimer est un domaine très actif. Plusieurs essais visant à tester différents traitements sont actuellement en cours. Des essais ayant pour objectif de détruire les principales lésions observées dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les plaques amyloïdes, ont été mis en place, avec des résultats jusqu’ici infructueux. Aucune amélioration des symptômes n’est observée même si la quantité de plaques diminue. Une raison possible de cet échec est le stade trop avancé de la maladie des patients ayant participé à l’essai. En effet, les plaques amyloïdes sont la partie immergée de l’iceberg et sont présentes une dizaine d’année avant l’apparition des symptômes. Aujourd’hui de plus en plus d’essais de prévention sont en cours dans lesquels ces plaques sont ciblées à des stades très précoces de la maladie, lorsque les symptômes sont très légers, voire inexistants. D’autres traitements d’Alzheimer sont développés, qui ciblent différentes composantes de la maladie, la protéine Tau qui est toxique, la neuro-inflammation ou encore le stress oxydatif. Ces traitements de la maladie d’Alzheimer en sont encore à leurs balbutiements mais il est certain qu’ils seront de mieux en mieux tolérés et de plus en plus efficaces.

 

Des nouvelles technologies au cœur des recherches à l’Institut du Cerveau – ICM

Des ultrasons comme piste

Le projet BOREAL est un essai assez unique coordonné par le Dr Stéphane Epelbaum et né d’une collaboration entre le Professeur Alexandre Carpentier, l’APHP et la start-up Carthera incubée à l’Institut du Cerveau – ICM. Il consiste à rendre ponctuellement perméable, et sans risque, la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau, chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. L’hypothèse des chercheurs est que l’ouverture de cette barrière pourrait permettre d’évacuer les lésions caractéristiques de la maladie qui s’accumulent dans le cerveau et ainsi diminuer les symptômes de la maladie.

 

Retrouvez l’explication du docteur Stéphane Epelbaum : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/maladie-dalzheimer-ultrasons-piste-de-traitement/

 

Améliorer la mémorisation pendant le sommeil

L’objectif du projet MEMOWAVE menée par Stéphane Epelbaum et Isabelle Arnulf est de renforcer la mémoire pendant le sommeil chez des personnes présentant des troubles légers de la mémoire, qui est un facteur de risque important de développer la maladie d’Alzheimer. Un dispositif appliqué dans l’oreille enregistre l’activité électrique du cerveau et en particulier l’onde lente delta, caractéristique du sommeil lent profond au cours duquel les phénomènes de mémorisation et de consolidation des souvenirs sont les plus efficaces. Le dispositif envoie ensuite un son pour stimuler l’onde delta. En amplifiant cette onde, l’objectif est d’améliorer la consolidation de l’information pendant le sommeil et permettre de diminuer les troubles de mémoire de ces personnes.